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T2 - La forteresse de la perle
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Michael Moorcock
L E C YCLE D 'E LRIC
T OME 2
L A FORTERESSE DE LA PERLE
(The fortress of the pearl, 1989)
Traduction de Frantz Straschitz
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Et quand à Cymoril, sa bien-aimée, Elric eut menti par trois
fois, qu’il eut install son ambitieux cousin Yyrkoon comme
rgent sur le Trône de Rubis, puisqu’il eut plus tard pris cong
de Rackhir l’Archer Rouge, il s’enfona dans des terres
inconnues la recherche d’un savoir qui, croyait-il, l’aiderait
gouverner Melniboné comme elle ne l’avait jamais t
auparavant.
Mais c’tait compter sans un destin d’ores et dj dtermin
à lui faire apprendre et connaître par expérience certaines
choses dont, sur lui, l’impact allait être considrable. Avant
même de rencontrer le Capitaine Aveugle et la Nef Qui
Voguait sur les Mers du Destin, il eut à voir sa vie, son âme et
son idéalisme en grand péril. A Ufych-Sormeer, il fut retardé
par une affaire où se manifesta quelque incompréhension
entre quatre sorciers des plus étranges qui, par inadvertance,
sans mal vouloir, manquèrent détruire les Jeunes Royaumes
avant de servir en définitive les ultimes desseins de la Balance
Cosmique. Et à Filkhar, il vécut un amour dont il ne devait
plus jamais reparler. Il apprenait, en en payant le prix, la
puissance et la douleur de porter l’Epe Noire.
Mais ce fut dans la cit de Quarzhazaat, au cur du dsert,
qu’il aborda l’aventure qui allait nouer les fils majeurs de son
destin pour des annes venir
C HRONIQUE DE L PEE N OIRE
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Livre premier
Existe-t-il un fou, dou d’un cerveau assez puissant
Pour restaurer l’toffe o sont tisss les rêves
Et broyer les démons et mater le Chaos,
Qui, délaissant et son royaume et sa promise
Tourbillonnant dans les marées contradictoires,
Oubliera son orgueil pour de longues douleurs ?
C HRONIQUE DE L PEE N OIRE
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Agonie d’un Seigneur perdu
C’tait dans Quarzhazaat la solitaire, destination de maintes
caravanes et port o bien peu touchaient, qu’Elric, Empereur
hrditaire de Melnibon, dernier d’un sang plus que dix fois
millénaire, gisait prêt à mourir. Les drogues et herbes qui à
l’ordinaire le sustentaient, il les avait puises dans les derniers
jours de son long voyage au travers des confins méridionaux du
Dsert des Soupirs, et il ne s’tait pas trouv en mesure de les
remplacer dans cette cité fortifiée plus célèbre pour ses trésors que
pour sa douceur de vivre.
Lentement, faiblement, le prince albinos étira ses doigts couleur
d’ossements vers la lumire, suscitant les feux du sanglant joyau
serti dans l’Anneau des Rois, ultime symbole traditionnel qui lui
restait de ses responsabilits d’antan, puis sa main retomba. C’tait
comme s’il avait eu le bref espoir que l’Actorios serait en mesure de
lui redonner vie, mais inutile était la pierre tant que lui manquait
l’nergie d’en dominer les pouvoirs. Par ailleurs, il n’avait pas grand
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dsir d’appeler en ces lieux des dmons. Sa folie seule l’avait amen
Quarzhasaat et il ne se devait d’exercer une quelconque vengeance
l’endroit de ses citoyens. Eux, toutefois, auraient eu motif de le
haïr, eussent-ils connu ses origines.
Quarzhasaat avait jadis régné sur une terre de rivières et de
belles vallées, de forêts verdoyantes et de plaines fertiles, mais cela
c’tait avant que n’eussent t profrs d’imprudents sortilges au
cours d’un conflit qui, deux mille ans plus tôt, avait menac
Melnibon. L’empire de Quarzhasaat s’tait vanoui, perdu pour les
deux camps, submerg par la vaste masse de sable qui s’tait
abattue sur lui telle une mare, n’pargnant que la capitale et ses
traditions, lesquelles furent l’poque la raison premire de
persvrer dans l’existence. Parce que Quarzhasaat s’tait toujours
dresse l, elle devait y être maintenue, entretenue n’importe quel
prix pour l’ternit, estimrent ses habitants. Qu’elle n’et plus ni
but ni fonction n’empêcha pas ses maîtres de se sentir au plus haut
point l’obligation d’en assurer la prennit par tous les moyens qui
leur semblaient convenir. Quatorze fois, des armées tentèrent de
traverser le Désert des Soupirs pour aller piller la fabuleuse
Quarzhasaat. Quatorze fois par le désert même ces armées furent
défaites.
Entre-temps, l’obsession majeure (d’aucuns diraient l’activit
principale) de cette cité fut la complexité des intrigues entre ses
dirigeants. République, ne fût-ce que de nom – et pivot d’un vaste
empire, fût-il entièrement noyé sous les sables –, Quarzhasaat était
gouvernée par son Conseil des Sept, bizarrement connu comme les
Six Plus l’Autre, et qui, possdant l’essentiel des richesses de la ville,
avait la haute main sur la plupart de ses affaires. D’autres puissants,
hommes et femmes, qui n’avaient pas choisi d’appartenir cette
Heptocratie, n’en dtenaient pas moins une puissance considrable
tout en déjouant les pièges inhérents au pouvoir. Dans leur nombre,
avait appris Elric, Narfis, Baronne de Kuwai’r qui habitait, sur les
confins mridionaux de la cit, une villa dont la simplicit n’excluait
pas la grce, et accordait l’essentiel de son attention son rival
notoire, le vieux Duc Ral, qui parrainait les plus merveilleux artistes
de Quarzhasaat et qui, lui, demeurait sur les hauteurs
septentrionales dans un palais aussi peu ostentatoire qu’il tait
beau. Ces deux-l, s’tait laiss dire Elric, avaient lu chacun trois
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