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Table des matières
Dimanche de Quasimodo 2
Sur la Confession pascale. 2
2ème Dimanche après Pâques 14
Sur la Persévérance 14
3ème dimanche après Pâques 31
Sur les Afflictions 31
5ème dimanche après Pâques 44
Sur la Prière 44
Sur les Rogations et les Processions 61
L'Abstinence et les Quatre-Temps 61
Pour le jour de l’Ascension 76
Pour le jour de la Fête-Dieu. 91
2ème dimanche après la Pentecôte 105
Sur la sainte Messe 105
3ème dimanche après la Pentecôte 124
Sur la miséricorde de Dieu 124
3ème dimanche après la Pentecôte 139
Sur la miséricorde de Dieu envers le Pécheur. 139
4ème dimanche après la Pentecôte 149
Sur l'Espérance 149
5ème dimanche après la Pentecôte. 166
Sur le deuxième Commandement de Dieu 166
6ème dimanche après la Pentecôte 183
Sur la Communion 183
7ème dimanche après la Pentecôte 201
Sur la fausse et vraie Vertu 201
7ème dimanche après la Pentecôte 219
Sur le Mensonge 219
7ème dimanche après la Pentecôte 235
Nécessité de faire de bonnes œuvres 235
8ème dimanche après la Pentecôte 253
Sur le jugement particulier 253
9ème dimanche après la Pentecôte 267
Sur les larmes de Jésus-Christ 267
10ème dimanche après la Pentecôte 285
Sur l’orgueil 285
11ème dimanche après la Pentecôte 301
Sur le jugement téméraire 301
11ème dimanche après la Pentecôte 318
Sur la Médisance 318
11ème dimanche après la Pentecôte 333
Sur les péchés cachés en confession 333
Dimanche de Quasimodo
Sur la Confession pascale.
Erat autem proximum Pascha, dies festus Judœorum.La fête de Pâques, qui était la grande fête des Juifs, était proche.(S. Jean, VI, 4.)
Oui, M.F., le voilà arrivé et passé ce temps heureux où tant de chrétiens ont quitté le péché, le démon, et ont arraché leurs pauvres âmes d'entre les griffes de l'enfer, pour se remettre sous le joug aimable du Sauveur. Ah ! Plût à Dieu que nous fussions nés dans le temps heureux des premiers chrétiens, qui voyaient venir ce moment avec une sainte allégresse ! O beau jour ! O jour de salut et de grâce, qu'êtes-vous devenu ? Où sont ces joies saintes et célestes qui font le bonheur des enfants de Dieu ? Oui, M.F., ou ce temps de grâces tournera à notre salut ou il tournera à notre perte : il sera la cause de notre bonheur si nous correspondons aux grâces qui nous sont offertes dans ce moment précieux, ou il tournera à notre perte si nous n'en profitons pas ou que nous en abusions. – Mais, me direz-vous, que veut dire ce mot de Pâques ? – Vous ne le savez donc pas, mon ami ? Eh bien ! écoutez-le et vous allez le savoir. Cela veut dire passage, c'est-à-dire sortie de la mort du péché et passage à la vie de la grâce. D'après cela, vous allez voir si vos pâques sont bonnes, et si vous pouvez être tranquilles, surtout vous, nos braves gens, qui vous contentez d'accomplir le commandement de l'Église, de faire seulement une confession et une communion pour Pâques.
I. – Pourquoi est-ce, M.F., que l'Église a établi le saint temps de Carême ? – C'est, me direz-vous, pour nous préparer à célébrer dignement le saint temps de Pâques, qui est un temps où le bon Dieu semble redoubler ses grâces, et excite le remords de nos consciences pour nous faire sortir du péché. – C'est très bien, mon ami, c'est ce que vous enseigne votre catéchisme ; mais si je demandais à un enfant quel est le péché de ceux qui ne font point de pâques ? II me répondrait tout simplement que c'est un gros péché mortel ; et si je lui disais : Combien faut-il de péchés mortels pour être damné ? Il me dirait : Un seul suffit, si l'on meurt sans en avoir obtenu le pardon. Eh bien ! mon ami, que dites-vous de cela ? Vous n'avez point fait de pâques ? – Eh non ! me direz-vous. – Mais, puisque vous n'avez point fait de pâques, et que de les manquer c'est un péché mortel, vous serez donc damné. Qu'en pensez-vous, mon ami ? N'est-ce pas, cela ne vous fait rien ? – Ah ! vous avez bien raison, dites-vous en vous-même ; mais si je suis damné, je ne serai pas le seul. – A la bonne heure, si cela ne vous fait rien, si vous aimez autant être damné que sauvé, il faudra aussi vous en consoler ; si vous espérez adoucir votre malheur en vous refiant que vous ne serez pas seul, il ne faudra donc plus vous tourmenter. Pauvre âme ! que dites-vous du langage que tient ce corps de péché où vous avez le malheur d'habiter ? Oh ! que de larmes vous allez répandre pendant l'éternité ! Oh ! que de gémissements ! Oh ! que de hurlements vous allez pousser dans les flammes, sans espérer d'en sortir ! Oh ! que vous êtes malheureux d'avoir tant coûté à Jésus-Christ, et vous en voir séparé pour jamais ! Pourquoi, M.F., n'avez-vous point fait de pâques ? – C'est, me direz-vous, parce que je n'ai pas voulu. – Mais si vous mourez dans cet état, vous serez damné. – Tant pis ! – Eh bien ! dites-moi, croyez-vous avoir une âme ? – Ah ! je sais bien que j'ai une âme. – Mais, peut-être croyez-vous que, quand vous serez mort, tout sera fini ?- Ah ! vous pensez en vous-même : Je sais bien que notre âme sera heureuse ou malheureuse, selon qu'elle aura bien ou mal fait. – Et qui peut la rendre malheureuse ? – C'est le péché, me direz-vous. – Vous vous sentez coupable de péché, donc je conclus que vous êtes damné. N'est-ce pas, mon ami, vous êtes bien venu vous confesser une fois ou deux ; mais vous vous en êtes tenu là. Pourquoi cela ? C'est que vous n'avez pas voulu vous corriger et que vous aimez autant vivre dans le péché et être damné, que de le quitter pour être sauvé. Vous voulez être damné ? Eh bien ! ne vous inquiétez pas, vous le serez bien. – N'est-ce pas, ma sœur, vous avez laissé passer les pâques sans vous confesser ; le Carême, vous avez vécu dans le péché, et à Pâques aussi ; pourquoi cela ? En voici la raison : c'est que vous n'avez plus de religion, que vous avez perdu la foi, que vous ne pensez plus qu'à vous réjouir un peu dans le monde, en attendant que vous soyez jetée dans les flammes. Nous vous verrons, ma sœur, oui, nous vous verrons un jour ; oui, nous verrons vos larmes, votre désespoir ; je vous reconnaîtrai, du moins, je crois ; vous vous serez perdue, vous en êtes bien la maîtresse. Oui, M.F., tirons le bandeau, laissons cachées toutes ces ordures dans les ténèbres jusqu'au jour du jugement.
Examinons maintenant ce que c'est que la confession et la communion de ceux qui se contentent d'une fois tous les ans, et nous verrons s'ils ont lieu d'être tranquilles ou non. Mon ami, si pour faire une bonne confession, il suffisait de demander pardon à Dieu, de déclarer ses péchés et de faire quelques pénitences, le péché, dont la religion nous fait un monstre, n'aurait rien qui dût tant nous effrayer ; rien ne serait plus facile que de réparer la perte de la grâce de Dieu, et de suivre le chemin qui conduit au ciel, qui est cependant si difficile selon Jésus-Christ même. Écoutez le langage qu'il tient à ce jeune homme, qui lui demandait s'il y en aurait bien de sauvés et si le chemin qui conduit au ciel est bien malaisé à suivre : Que lui répond le Sauveur ? « Oh ! que ce chemin est étroit ! Oh ! qu'il y en a peu qui le suivent ! Oh ! que parmi ceux qui le commencent, peu vont jusqu'au bout[1]. » En effet, M.F., après avoir vécu une année entière sans gêne, sans contrainte, ne restant occupé que de vos affaires temporelles, de vos biens, ou même de vos plaisirs, sans vous mettre en peine de vous corriger, ni de travailler à acquérir les vertus qui vous manquent ; vous viendrez seulement dans la quinzaine de Pâques, toujours le plus tard que vous pourrez, raconter vos péchés, de la même manière que vous feriez le récit d'une histoire : vous lirez dans un livre quelques prières, ou vous en ferez quelques autres pendant un certain temps. Moyennant cela, tout sera dit, vous irez votre train ordinaire ; vous ferez ce que vous avez fait, vous vivrez comme de coutume, l'on vous a vu dans les jeux et les cabarets, l'on vous y reverra ; l'on vous a trouvé dans la danse et les bals, l'on vous y retrouvera : ainsi de tout le reste. Les pâques prochaines, vous répéterez la même chose. Ainsi vous ferez ce commerce jusqu'à la mort : c'est-à-dire, que le sacrement de Pénitence, où Dieu semble oublier sa justice pour ne manifester que sa miséricorde, ne sera plus pour vous qu'un jeu ou un amusement ! Vous sentez très bien, mon ami, que si vos confessions n'ont rien de mieux, vous pouvez très bien conclure qu'elles ne valent rien, pour ne pas dire autre chose.
II. – Mais pour vous convaincre davantage, examinons la chose de plus près. Pour faire une bonne confession, qui puisse nous réconcilier avec Dieu, il faut détester nos péchés de tout notre cœur, non parce que nous sommes obligés de dire au prêtre des choses que nous voudrions pouvoir nous cacher à nous-mêmes ; mais il faut nous repentir d'avoir offensé un Dieu si bon, d'être resté si longtemps dans le péché, d'avoir méprisé toutes ses grâces par lesquelles il nous sollicitait d'en sortir. Voilà, M.F., ce qui doit faire couler nos larmes et briser notre cœur. Dites-moi, mon ami, si vous aviez cette véritable douleur, ne vous empresseriez-vous pas de réparer le mal qui en est la cause et de vite rentrer en grâce avec Dieu ? Que diriez-vous d'un homme qui, mal à propos, se serait brouillé avec son ami, mais qui, reconnaissant sa faute, s'en repent de suite ; ne cherchera-t-il pas la manière de se réconcilier ? Si son ami fait quelques démarches auprès de lui pour cela, ne profitera-t-il pas de l'occasion ? Mais au contraire, s'il méprisait tout, n'aur...
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