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E F A R D
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I
MUSIQUE D’ ESPAGNE JUIVE ET CHRÉTIENNE
ACD2 2274
ATMA
M
EMORIA
S
EFARD
´
I
1
Ya soi desposado
/
Oy comamos y bebamos
–
6:23
Cancionero Musical de Palacio (CMP)
2
El rey que muncha madruga
– Smyrne
3:25
3
Abenamar
– Maroc /
La rosa enflorence
– Espagne
7:28
4
Hija mía mi querida
– Rhodes
3:45
5
La cantiga de la Ley
– Rhodes
1:53
6
Puncha puncha
–
Alexandrie / Istanbul
4:23
7
Aman minoush
–
Istanbul
6:03
8
El rey de francia
– Smyrne
4:29
9
Avrid migalanica
–
Cassaba
3:47
10
El regateode las
–
Rhodes
4:04
11
La vida es un passahe
–
Maroc
5:37
12
Las compras del Rabiner
–
Maroc
1:54
13
Si abra
– CMP
4:24
14
El cervel mi fa Nocte idie
– CMP
3:08
15
Jançu Janto
– CMP
3:23
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du
Programme d’aide au développement de l’enregistrement sonore.
We recognize the financial support of the Government of Canada through
the Sound Recording Development Program.
E
NSEMBLE
C
ONSTANTINOPLE
Kiya Tabassian
, sétar /
setar
Guy Ross
, vihuela, oud /
'ud
, harpe médiévale /
medieval harp
Isabelle Marchand
, viole de gambe /
viola da gamba,
vièle /
fiddle
Matthew Jennejohn
, flûtes à bec /
recorders
, cornetto
Ziya Tabassian
, tombak, dayereh, def
Enregistrement et réalisation /
Recorded and produced by:
Johanne Goyette
Église St-Augustin, St-Augustin de Mirabel (Québec), 3-5 décembre 2001 /
December 3-5, 2001
Montage numérique /
Digital mastering:
Johanne Goyette
Adjoints à la production /
Production assistants:
Valérie Leclair, Jacques-André Houle
Graphisme /
Graphic design:
Diane Lagacé
Couverture /
Cover art:
Page tirée d'une Haggadah du 15
e
siècle, Barcelone
/ Page from a 15th-century Haggadah, Barcelona
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B
ien que l’on puisse prendre en compte la somme colossale de tra-
vail effectué depuis des décennies par les musicologues et les éth-
nomusicologues sur l’histoire et l’interprétation de la musique du
Moyen Âge et de la Renaissance, il n’en reste pas moins que le défi
rencontré par les interprètes, celui de faire revivre cette musique,
reste immense et pose encore de nombreux problèmes dont les solu-
tions ne sont définitivement pas d’ordre historique.
Les siècles qui nous séparent de la pratique instrumentale de ces
époques ne nous permettent pas un
retour pur
dans le passé. À mon
avis, il est difficile de prétendre à une interprétation authentique telle
quelle. On peut néanmoins tenter de comprendre le langage musical
du passé et rejoindre l’esprit de la pratique musicale de ces époques
lointaines en donnant une
nouvelle
vie à cette musique par une sorte
de «détour», celui de la réinterprétation. Lorsque cette musique revit
par l’intermédiaire d’interprètes d’aujourd’hui, il s’établit alors un
pont entre le passé et le présent. L’authenticité n’est pas tant dans le
style de l’exécution que dans l’acte physique qu’est l’exécution instru-
mentale puisque celui-ci m’apparaît comme le véritable symbole de
cette vie sociale qui se perpétue depuis des siècles par l’intermédiaire
de la musique.
Cet acte est un parcours humain extraordinaire à vivre, mais il
comporte des difficultés pour le musicien. Ce dernier doit, en effet,
concilier trois éléments essentiels à l’acte de recréation, mais dont les
données fondamentales ne cohabitent pas forcément très bien : la
pensée (ou l’esprit), les sens (ou le physique) et l’instrument (l’outil).
La pensée se traduit ici par la connaissance du langage et du texte.
Elle est en fonction lors de l’étape de recherche, de réflexion et
d’étude sur le sujet. Elle permet d’acquérir une relative connaissance
du passé afin de réaliser une analyse des aspects scientifiques,
philosophiques, sociaux et historiques de l’œuvre.
Les sens favorisent la compréhension du moment présent. Ce sont
les sensations qui émanent des sons. Les sentiments que procure la
pratique musicale influencent le musicien dans sa pratique de façon
irrationnelle.
L’instrument est un outil qui constitue un monde en soi. Chaque
instrument possède une histoire et porte en lui un héritage qui doit
être assumé par le musicien. Il faut donc connaître cet héritage et
l’intégrer à son histoire pour pouvoir maîtriser parfaitement
l’instrument. Ce n’est qu’à cette condition que le musicien fera corps
avec son instrument pour ne former plus qu’un et ainsi mettre à prof-
it l’expérience intellectuelle et sensuelle pour redonner vie à la
musique du passé tout en créant un moment présent riche d’une
nouvelle expérience esthétique.
Ces trois éléments sont indissociables et jouent le rôle de filtres.
Ces filtres «de vie» nous permettent de faire renaître ce répertoire
ancien qui nous parvient par le biais des manuscrits d’époque et d’une
tradition orale millénaire qui justifie toute l’importance de cette
musique. C’est sur ces assises esthétiques que l’ensemble
Constantinople suggère à l’auditeur une vision toute personnelle de
ce répertoire bien vivant.
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5
L’approche
Bref
historique
I
l y a déjà plus de deux mille ans qu’un bon nombre de Juifs ont
Après l’éclatement du califat en une nébuleuse de petits royaumes
instables et rivaux, les musulmans intégristes venus du Maroc, les
Almohades, s’installent au milieu du XII
e
siècle en Espagne et persé-
cutent la communauté juive. La religion juive fut interdite, les écoles
et les synagogues furent fermées et détruites. On doit le maintien de
la culture juive en Espagne aux juifs de Castille qui furent protégés
par un autre conquérant, chrétien cette fois-ci, Alphonse X dit le Sage
(1252-1284). La cour d’Alphonse X accueillait à la fois des juifs et des
musulmans, qui travaillèrent ensemble. C’est ainsi que sur l’ordre et la
surveillance d’Alphonse X furent constitués les
Cantigas de Santa
Maria
.
Au XIV
e
siècle, la reconquête chrétienne de l’Espagne se poursuit
et provoque une lente détérioration des relations, jusque-là
harmonieuses, des trois cultures, chrétienne, juive et musulmane. Dès
1483, les Rois Catholiques ordonnent l’expulsion ou la conversion des
juifs des diocèses de Cordoue, Séville, Ubeda et Jaén. Le royaume de
Grenade se rend finalement à la fin de l’année 1491 et les Rois entrent
en janvier 1492 dans cette dernière ville reconquise. Le 31 mars de la
même année, ils décident d’expulser tous les juifs de leurs Royaumes.
C’est alors que commence le véritable exode du peuple séfarade,
qui prenait la route de l’exil pour toujours. Ils se disséminèrent aux
quatre coins de la Méditerranée en emportant cependant avec eux
leur langue, leurs chansonniers, leurs proverbiers et leurs coutumes.
Ils les ont conservés avec fierté mais aussi avec une ouverture d’esprit
qui les mena à les adapter aux terres et cultures d’accueil.
Bien qu’ayant quitté la terre espagnole, le peuple juif laissa des
empreintes profondes dans l’Espagne des chrétiens. Dans les mélodies,
les ornements et les textes des chansons de la cour de Ferdinand et
d’Isabelle (1474-1504), il est facile d’identifier l’influence et
l’empreinte de la musique des juifs d’Espagne. C’est ce que nous
appelons la mémoire séfarade.
quitté la Judée pour s’installer tout autour du bassin méditerranéen.
Ce n’est que depuis le début de l’ère chrétienne, sous l’occupation
romaine, que le peuple juif s’installe dans la péninsule Ibérique.
En 589, à la suite de la conversion de l’Espagne au Christianisme
par les rois wisigoths (415-711), qui font de Tolède leur capitale, des
mesures de répression contre les juifs furent adoptées. Ces derniers
devaient se convertir ou alors quitter la Péninsule. Un bon nombre
d’entre eux quittèrent le pays pour s’exiler en Afrique du Nord.
D’autres restèrent en Espagne, sans se convertir, et y menèrent une vie
très difficile.
La monarchie wisigothe s’écroula en 711 lorsque l’Espagne fut
envahie par les musulmans. À leur arrivée, les Arabes (ou les Maures)
firent preuve de grande tolérance envers les peuples juif (séfarade) et
chrétiens (les Mozarabes) en leur permettant, entre autres, de con-
server leur foi et leurs pratiques religieuses. Les musulmans n’étaient
pas considérés comme des envahisseurs aux yeux des juifs, mais
plutôt comme des sauveteurs. Durant cette période, il y a eu, à nou-
veau, une forte migration des juifs du nord de l’Afrique vers les terres
espagnoles. La fondation d’un émirat indépendant Omeyyade à
Cordoue par Abd al-Rahman (756) correspond au début d’un nouvel
âge d’or culturel pour la péninsule Ibérique. La communauté juive
joua un rôle fondamental dans cet essor puisque plusieurs juifs exer-
cèrent des fonctions administratives importantes au sein de la cour.
C’est sous le règne de Abd al-Rahman III (912-961) que fut créée
l’école d’étude rabbiniques dont la réputation en fit rapidement l’un
des principaux centres de la culture judaïque en Méditerranée. Cette
grande période d’épanouissement s’étendra jusqu’au XII
e
siècle.
6
7
Musique
d’Espagne
juive et
chrétienne
D
ans cet enregistrement, l’ensemble interprète des romances
commencèrent à noter et rassembler les textes et les mélodies des
chansons judéo-espagnoles de différentes communautés séfarades de
la diaspora. Ces démarches donnèrent naissance également à un
intérêt général pour cette musique. Des chercheurs et des musiciens,
tels que I. Lévy, A. Hemsi et Hofferman, ont contribué à ce rayon-
nement.
La musique profane de la Renaissance d’Espagne est constituée de
plusieurs recueils dont l’un le
Cancionero Musical de Palacio
.
Composé de plus de 350 chansons, ce recueil a été créé à Castille lors
du règne d’Isabelle et de Ferdinand. Même si ces chansons datent
d’après l’expulsion des juifs et des musulmans de la Péninsule, elles
sont en quelque sorte le fruit de plusieurs siècles de convivialité entre
les trois cultures, chrétienne, juive et musulmane.
L’ensemble Constantinople présente les deux répertoires dans une
version instrumentale, selon la tradition savante dans laquelle
l’ornementation particulièrement riche joue un rôle essentiel.
K
IYA
T
ABASSIAN
judéo-espagnoles recueillies au sein de la diaspora séfarade, ainsi
que des chansons de la cour de Ferdinand et Isabelle (datant du début
du XVI
e
Palacio
.
Les romances judéo-espagnoles nous parviennent principalement
par le biais d’une tradition orale. De mère en fille ou de Rabbin aux
fidèles des synagogues, lors de fêtes et de cérémonies, ces chants ont
traversé des générations à l’intérieur de différentes communautés
séfarades. Certaines de ces romances datent de l’époque du Moyen
Âge et d’autres ont été composées après l’expulsion dans la diaspora.
Une partie de ces romances sont chantées lors d’occasions spécifiques
comme les noces, la naissance et la circoncision, et d’autres sont des
berceuses ou des descriptions de rêves et de souhaits.
Dès le début du XX
e
siècle commença une vague d’intérêt pour
la préservation des romances séfarades, un héritage vivant de
l’Espagne médiévale. Alors, les chercheurs et les éthnomusicologues
8
9
siècle) tirées des manuscrits de
Cancionero Musical de
Plik z chomika:
grzegorzradecki
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Page from a 15th-century Haggadah, Barcelona.jpg
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Livret.pdf
(343 KB)
01. Ya soi desposado Oy comamos y bebamos (Anon., Cancionero Musical de Palacio).mp3
(10844 KB)
02. El rey que muncha madruga (Anon., Smyrna).mp3
(5753 KB)
03. AbenamarLa rosa enflorence (Anon., Morocco Spain).mp3
(12529 KB)
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Carrefour de la Mediterranee
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