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Vocabulaire de Deleuze
Vocabulaire Deleuze
Vocabulaire de Deleuze (ralis par Raphal Bessis)
(constitu partir de lÓouvrage de Franois Zourabichvili et de celui dirig par Robert Sasso
et Arnaud Villani Î Anne 2003).
Tout paragraphe prcd dÓun tiret ÒÒ-ÓÓ est celui dÓun commentateur de Deleuze (et non de
Deleuze lui-mme).
Affect :
- Æ 1) L'affect est puissance d'affirmation : l'oppos des propositions de la psychanalyse
ou de certaines approches philosophiques telles que celles de Lyotard, ou d'Agamben, l'affect
n'est pas rapport un trauma, ni une exprience originaire de la perte, mais il apparat au
contraire comme puissance de vie , puissance d'affirmation (Æ s'affecter de joie, multiplier les
affects qui expriment ou enveloppent un maximum d'affirmation Ç crit Deleuze dans
Dilogues, p. 76). Cette conception rejoint l'affirmation de Spinoza selon laquelle il y a,
l'origine de toute forme d'existence, une affirmation de la puissance d'tre . (È) 2) L'affect
est de ce fait non-personnel . (È) 3) L'affect est enfin insparable d'un autre concept propre
la pense de Deleuze, savoir le plan d'immanence. N'tant pas rabattu sur la subjectivit,
l'affect est en effet conu comme processus immanent un plan qu'il faut construire : ce
plan n'est ni structuration de formes ni fait naturel ou spontan, mais milieu instable toujours
Æ machin Ç, Æ agenc Ç par des affects-passions et des affects-actions, recompos par des
principes cintiques (vitesses et lenteurs) et des principes dynamiques (intensits, degrs de
puissance). Ç (Chantal Delourme et Jean-Jacques Lecercle, Æ Affect Ç, in Le vocabulaire de
Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n  3,
Printemps 2003, pp. 32-33.)
Ain (et Chronos) :
- Æ La rflexion de Gilles Deleuze sur le temps (È) [constitue une] tentative d'chapper
l'historicisme, et au mono-chrono-logisme qu'il implique (È). Deleuze, comme Nietzsche,
est la recherche d'une forme d'intemporel qui ne serait ni l'ternit (l'absence de temps) ni la
sempiternit (la permanence indfinie dans le temps d'une nature ou structure). Il lui faut,
pour asseoir l'intempestif, prsent en toute cration, un troisime terme entre le temps
historique et l'ternit. Ce sera l'Ain. (È) Le temps sera cliv, ddoubl , entre Chronos ,
plan de l'histoire et du mlange physique des corps et Ain, plan des devenirs, des
vnements et du sens, incorporels. (È) [Si] Chronos n'a qu'un temps, le Æ prsent vivant Ç
(Logique du sens, 1969, p. 13), Ain en possde deux, le pass et l'avenir, mais n'a pas de
prsent. Ç (Philippe Mengue, Æ Ain / Chronos Ç in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la
dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n  3, Printemps 2003, p. 41.)
- Æ LÓAin est la surface qui recueille le sens, (È) [il est] le prsent vide ou la sorte
dÓternit o subsiste lÓvnement , toujours prt venir (futur) et toujours dj pass
(puisquÓil nÓa pas de prsent). (È) LÓAin, comme forme vide de temps (Diffrence et
rptition, 1968, p. 119) et flure du je, se dplace Æ en ligne droite Ç [Æ ligne droite que trace
le point alatoire Ç (Logique du sens, 1969, p. 80)] oprant la division des choses et des
signes. Par l, il est lÓEvnement lui-mme comme Temps pur (ou blessure, ou mort). Ç
(Philippe Mengue, Æ Ain / Chronos Ç in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir.
Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n  3, Printemps 2003, p. 43.)
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- Æ [Avec QuÓest-ce que la philosophie ? (1991) cÓest] le concept de Æ plan dÓimmanence Ç
de la pense qui remplace [ra] celui de surface, et dÓAin comme temps de cette surface. Ç
(Philippe Mengue, Æ Ain / Chronos Ç in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir.
Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n  3, Printemps 2003, p. 46.)
Anglais :
Æ Les Anglais sont prcisment des nomades qui traitent le plan d'immanence comme un
sol meuble et mouvant, un champ d'exprience radical , un monde en archipel o ils se
contentent de planter leurs tentes, d'le en le et sur la mer. Ç (Gilles Deleuze et Flix Guattari,
QuÓest-ce que la philosophie ?, Ed. Minuit, 1991, p. 101).
Art/Philosophie/Science :
Æ Le vritable objet de la science, c'est de crer des fonctions , le vritable objet de l'art, c'est
de crer des agrgats sensibles et l'objet de la philosophie, crer des concepts Ç (Gilles
Deleuze, Pourparlers 1972 -1990, Ed. de Minuit, 1990, p. 168).
Capitalisme mondial intgrant (voir Æ espace lisse Ç) :
- Æ Pour faire un usage pervers de la notion [Æ dÓespace lisse Ç], on pourrait se demander si le
lisse n'est pas un modle utile pour penser le post-capitalisme financier , dont les flux se
concentrent, fuient ou glissent, se dplacent et s'agglutinent sur des valeurs, au gr de Æ lois Ç
qui ont plus d'affinits avec les ncessits mystrieuses d'une mtorologie de tempte
qu'avec une science prdictive. (È) Deleuze lui-mme avait peru cette accointance de
l'espace lisse avec la version la plus accomplie du capitalisme mondial, puisqu'il constatait
lui-mme, (È) Æ [quÓ]au niveau complmentaire et dominant d'un capitalisme mondial
intgr (ou plutt intgrant), un nouvel espace lisse est produit o le capital atteint sa
vitesse Æ absolue Ç (...). Les multinationales fabriquent une sorte d'espace lisse dterritorialis
o les points d'occupation comme les ples d'change deviennent trs indpendants des voies
classiques de striage Ç (Gilles Deleuze et Flix Guattari, Capitalisme et schizophrnie, tome
2 : Mille plateaux, Ed. de Minuit, 1980, p.614). Autrement dit, le capitalisme classique ,
cristallis et gnrateur de striages, se doublerait son acm, lorsqu'il se mondialise et
advient pleinement lui-mme, d'un capitalisme lisse et dterritorialisant , redevable
d'une analyse deleuzienne en termes de forces, de rhizomes, de disparition du sujet et
d'aformalisme fondamental. Ç (Mireille Buydens, Æ Espace lisse / Espace stri Ç in Le
vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de
Noesis n  3, Printemps 2003, pp. 135-136.)
Capture :
- Æ La capture dtermine le mode par lequel des individus (biologiques, sociaux, notiques)
entrent dans des rapports variables qui les transforment . L'exemple princeps en est la
symbiose qui lie la gupe et l'orchide (È) : la srie animale (gupe) Æ capte Ç par
l'apparence de l'orchide, assure la fonction d'organe reproducteur pour la srie vgtale
(Mille plateaux, 1980, p. 17). (È) La capture dbouche donc sur une thorie du devenir,
comme agencement : les termes Æ agencs Ç par la capture sont pris dans un mouvement
solidaire, qui les fait devenir sans rester les Æ mmes Ç ni devenir un mme Æ autre Ç.
(È) Il y a l une logique de l'agencement comme multiplicit qui prtend fournir une
alternative la logique du mme , et spcialement au devenir-autre de la logique
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hglienn . (È) Ce tte capture, Deleuze la met effectivement en pratique en produisant ses
Íuvres avec Guattari : il ne sÓagit plus de Æ penser Ç mais de Æ faire le multiple Ç (Dialogues,
avec Claire Parnet, 1977, p. 23), en crivant deux. (È) La cration de pense nÓest plus
lÓacte dÓun sujet notique, mais une pragmatique, un agencement impersonnel (È). Ç (Anne
Sauvagnargues, Æ Capture Ç, in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et
Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n 3, Printemps 2003, pp. 48 et 50-51.)
Chaos :
Æ Ce qui caractrise le chaos , en effet, c'est moins l'absence de dterminations que la
vitesse infinie avec laquelle elles s'bauchent et s'vanouissent : ce n'est pas un mouvement
de l'une l'autre, mais au contraire l'impossibilit d'un rapport entre deux dterminations,
puisque l'une n'apparat pas sans que l'autre ait dj disparu, et que l'une apparat comme
vanouissante quand l'autre disparat comme bauche. Ç (Gilles Deleuze et Flix Guattari,
QuÓest-ce que la philosophie ?, Ed. Minuit, 1991, pp. 44-45.)
- Æ Le chaos n'est pas un tat informe, ou un mlange confus et inerte, mais plutt le lieu d'un
devenir plastique et dynamique , d'o jaillissent sans cesse des dterminations qui
s'bauchent et s'vanouissent vitesse infinie (È). Ç (Manola Antonioli, Æ Chaode Ç, in Le
vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de
Noesis n 3, Printemps 2003, p. 55.)
- Æ Ce qui est premier , d'une certaine faon, c'est le chaos (QuÓest-ce que la philosophie ?,
1991, p. 189 et suivantes) : un afflux incessant de ponctualits de tous ordres, perceptives,
affectives, intellectuelles , dont le seul caractre commun est d'tre alatoires et non lies . Et
comme le remarquait Hume, le rgne de la pure chance ne peut gure avoir d'autre effet sur
l'esprit que l'indiffrence. (Æ Le fond de l'esprit est dlire, ou, ce qui revient au mme
d'autres points de vue, hasard, indiffrence Ç. Empirisme et subjectivit, 1953, p. 4.) (Franois
Zourabichvili, Le vocabulaire de Deleuze, Ed. Ellipses, 2003, p. 55.)
- Æ Levons une quivoque : il ne saurait y avoir d'exprience du chaos , puisque celle-ci se
confondrait avec l'effondrement de la pense qui se laisserait happer par lui sans trouver
quelques schmes lui opposer, ni avoir l'intuition d'un plan qui viendrait le recouper et lui
permettre de prendre consistance dans un tableau clinique. C'est pourquoi les ponctualits
d'o nous partions ne sont pleinement ÒÒdonnesÓÓ que sous la condition de schmes qui les
informent. (È) L'exprience ÒÒrelleÓÓ commence avec la coupe ou l'instauration d'un
plan. Le chaos, ds lors, est plutt pens que donn : il est virtuel. Ç(Franois Zourabichvili,
Le vocabulaire de Deleuze, Ed. Ellipses, 2003, p. 60.)
Chaode :
Æ Le chaos a trois filles suivant le plan qui le recoupe : ce sont les Chaodes, lÓart, la science
et la philosophie , comme formes de la pense et de la cration (È). Ç (Gilles Deleuze et
Flix Guattari, QuÓest-ce que la philosophie ?, Ed. Minuit, 1991, p. 196.)
- Æ La philosophie, la science et l'art Æ tirent des plans sur le chaos Ç : la philosophie en
rapporte des variations conceptuelles infinies , le scientifique des variables qui ont t
rendues indpendantes par ralentissement jusqu' entrer sous des rapports dterminables
dans une fonction , l'artiste des varits d'affects et de percepts qui ne reproduisent pas
simplement le sensible, mais qui donnent un tre du sensible ou de la sensation. Chacune de
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ces trois disciplines extrait donc de la variabilit chaotique des entits Æ chaodes Ç jusqu'
constituer un chaosmos (terme emprunt Joyce et qui dfinit, surtout dans le domaine
esthtique, Æ un chaos compos - non pas prvu ni prconu Ç). Ç (Manola Antonioli,
Æ Chaode Ç, in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud
Villani), Les Cahiers de Noesis n 3, Printemps 2003, p. 55.)
Chaosmos :
- Æ Terme invent par James Joyce (Finnegans Wake, 1939), tacitement repris par Deleuze
pour signifier : Æ LÓidentit interne du monde et du chaos Ç (Diffrence et rptition,1968,
p. 382). (È) [CÓest] lÓaffirmation de la conception dÓun monde Æ constitu de sries
divergentes Ç (Le Pli, Leibniz et le baroque, 1988, p. 188). Ç (Robert Sasso et Arnaud Villani,
Le vocabulaire de Gilles Deleuze, Les Cahiers de Noesis n  3, Printemps 2003, pp. 348-349.)
Concept (voir Æ Sens Ç) :
Æ Le concept est de l'ordre du cri . C'est quelque chose de trs vivant, un mode de vie. La
folle cration de concepts exprime ce cri plusieurs niveaux Ç. (Gilles Deleuze, Sminaire
enregistr sur Leibniz.)
Æ Les concepts sont les choses mmes l'tat libre et sauvage Ç. (Gilles Deleuze,
Diffrence et rptition, Ed. P.U.F., 1968, p. 3.)
- Æ Violence faite la pense, le concept , ds le moment qu'il a accueilli en lui l'infini ,
devient le mouvement mme des singularits sur le plan d'immanence, le mouvement mme
des choses l'tat libre et sauvage. Il se dfinit alors comme un tout fragmentaire, dcoupant
de faon consistante et irrgulire une multiplicit finie de composantes htrognes, et les
condensant dans une vibration intensive. En ce sens, on pourrait le dire fragment d'un pli . Ç
(Arnaud Villani, Æ Concept Ç, in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso
et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n  3, Printemps 2003, p. 57.)
Corps sans organes (corps et organisme) :
Æ Pas de bouche Pas de langue Pas de dents Pas de larynx Pas d'Ísophage Pas d'estomac Pas
de ventre Pas d'anus Je reconstruirai l'homme que je suis Ç ( Antonin Artaud , 1948, p. 84, cit
par Gilles Deleuze, Logique du sens, 1969, p. 108, note en bas de page).
Æ Le corps nÓest jamais un organisme. (È) Le corps sans organes sÓoppose moins aux
organes quÓ cette organisation des organes quÓon appelle organisme. Ç (Gilles Deleuze,
Francis Bacon. Logique de la sensation, Ed. La Diffrence, 1981, p. 33).
Æ Dfaire lÓorganisme nÓa jamais t se tuer, mais ouvrir le corps des connexions qui
supposent tout un agencement È LÓorganisme, il faut en garder assez pour quÓil se reforme
chaque aube. Ç (Gilles Deleuze et Flix Guattari, Capitalisme et schizophrnie, tome 2 :
Mille plateaux, Ed. de Minuit, 1980, p. 198.)
- Æ Indiffrenci et non stratifi, le corps sans organes amne lÓide dÓun sujet qui
Æ sÓtale sur le pourtour du cercle dont le moi a dsert le centre Ç (LÓAnti-Ìdipe, p.
28). Ç (Bruno Heuz, Æ Planomne Ç, in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert
Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n  3, Printemps 2003, p. 277.)
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Crer :
Æ Crer , cÓest produire des lignes et des figures de diffrenciation. Ç (Gilles Deleuze,
Diffrence et rptition, Ed. P.U.F., 1968, p. 328.)
Dsubjectivation :
Æ Non pas en arriver au point o l'on ne dit plus je, mais au point o a n'a plus aucune
importance de dire ou de ne pas dire je. Nous ne sommes plus nous-mmes . (...) Nous
avons t aids, aspirs, multiplis. Ç (Gilles Deleuze et Flix Guattari, Rhizome, Ed.
Minuit, 1976, p. 7.)
- Æ Dsubjectivation : Abolissement de la forme aline sous laquelle lÓindividu est constitu
en sujet, au profit dÓune subjectivation sans assujettissements . Ç (Elisabeth Rigal,
Æ Dsubjectivation Ç, in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud
Villani), Les Cahiers de Noesis n  3, Printemps 2003, p. 75.)
- Æ 1) La dsubjectivation se dit d'un sujet Æ sans identit, toujours dcentr Ç (LÓAnti-
Ìdipe, 1972, p. 27), qui s'ouvre la multiplicit de ses individuations possibles (au lieu de
s'inventer une identit) et se laisse disloquer par la virtualit multidimensionnelle de l'Ain (au
lieu de se cramponner l'actualit de Chronos).
2) Elle reprsente en consquence un Æ exercice svre de dpersonnalisation Ç
(Pourparlers, 1990, article de 1973), s'accomplissant dans la Æ corrlation du Je fl avec le
moi dissous Ç (Diffrence et rptition,1968, p. 332), et dont l'enjeu est de librer le sujet
des Æ mystifications de l'histoire opres au nom du progrs de la conscience et du devenir
de la raison Ç (Critique, n  274, 1970).
3) Elle fait paratre le caractre indcidable et instable du devenir-sujet - c'est--dire,
montre que le sujet , toujours issu d'un Æ synthse passiveÇ qui lui permet d'exister en
ÆcontractantÇ les forces d'o il procde, ne peut aller que d'une Æ synthse disjonctive Ç
une autre, en changeant constamment de Æ point de vue Ç et en faisant communiquer les
diffrents points de vue qu'il exprimente.
4) Elle est le mode d'individuation en intensit d'un sujet qui intriorise le dehors et dont le
rapport au dehors est aussi - et constitutivement - un rapport au temps pur . Ç (Elisabeth
Rigal, Æ Dsubjectivation Ç, in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et
Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n  3, Printemps 2003, p. 76.)
Dehors :
- Æ Qu'est-ce prcisment que le dehors dans la philosophie de Deleuze et comment ne pas
voir s'absorber ce dehors sous l'attrait de la transcendance ? Comment encore concilier une
philosophie du dehors avec son immanence radicale ? Qui dit immanence pourrait, en
effet, laisser entendre intriorit. Or, la philosophie de Deleuze est tout sauf une
philosophie de l'intriorit. L'immanence est l'enveloppement du dehors, le pli qui y plonge
pour y induire des rvulsions insparables. Le dehors n'est que le dehors du pli, comme les
couloirs d'un labyrinthe deviennent indiscernables de son plan horizontal. On n'prouve
jamais le labyrinthe depuis la verticalit d'un point spar de lui. Le labyrinthe est
l'puisement d'un problme, et le dehors lui appartient en une parfaite immanence comme
pour le cerveau dont les fentes synaptiques, les micro-coupures, seront inhrentes aux trajets
de neurones. Le dehors occupe le cerveau sans que cela suppose une sortie possible de la
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